Depuis le lundi 22 juin dernier, nos enfants sont de retour en classe. Après la crise sanitaire, cela est un soulagement et représente un retour vers un quotidien presque ordinaire. Pourtant, aucun.e de nous ne peut se réjouir de ce confinement subi puis de ce retour forcé.
Certaines questions méritent une réponse clarifiée.
L’Éducation Nationale doit pouvoir réaffirmer quel service public, quelle éducation, quelle instruction elle souhaite garantir pour nos enfants et nos jeunes. Ici, c’est la qualité de ce service, cette éducation et cette instruction que les parents de l’UNAAPE questionnent. Obtenir de bons résultats et un classement avantageux aux évaluations de PISA répondra-t-il à la nécessité confirmée d’investir un futur soutenable et désirable ?
La fracture numérique vient en vérité mettre en exergue toutes les autres inégalités au cœur de notre société. Un ordinateur sans connexion internet, sans lieu propice au travail, sans instructeur pour accompagner les consignes ne sert à rien.
Que dire des décisions subies ? Fermeture de toutes les écoles de France annoncée 72h au préalable. Les familles, les enseignants ont largement répondu présents. Ils ont fait preuve d’ingéniosité, de constance et d’engagement. Bravo à eux !
Puis dans l’autre sens, l’annonce du retour progressif en classe. Soudain, le lundi 15 juin, il faut que tous les enfants retournent en classe dès la semaine suivante. Comment ? Les protocoles et les mises en œuvre ont été dévoilés trois jours plus tard. Ainsi les collectivités, les établissements, les équipes et les familles se sont organisés dans les 48h qui ont suivi le protocole sanitaire renouvelé.
Pourquoi nous convier pour ne pas prendre en compte les propositions ni les avis des familles ? Notre temps ne serait-il pas plus précieux ?
Les industries, l’économie, moteurs de notre pays ont été soutenus. La situation l’exigeait.
Nos enfants et notre jeunesse, promesse d’un avenir possible pour notre pays, n’en méritent pas moins. Il ne s’agit pas ici d’acheter la paix sociale mais d’investir dans une paix durable. Toutefois ces mots ne signifieront rien sans une mise en œuvre aussi ambitieuse que le plan de relance de l’économie, sans moyens humains à la hauteur des enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Aucun plan numérique ne peut se faire sans repenser et réaffirmer les objectifs de l’école.
Interrogeons-nous donc : Voulons-nous éduquer ou instruire ? Former des salariés pour produire et reproduire ? Ou souhaitons-nous développer des esprits pour analyser, innover et créer ?
Et si la modernité était d’investir dans notre humanité ?
Ensemble conduisons nos enfants vers le monde de demain.
Monsieur Patrick SALAÜN
Président de l’UNAAPE nationale
Madame Somhack LIMPHAKDY
Chargée de mission covid-19 du Grand Est